Services à la personne : bilan d’un succès
Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Qui sont les utilisateurs de services à la personne ? Les premiers consommateurs par le biais de prestataires sont les retraités, puis les enseignants et les fonctionnaires (ensuite les cadres et professions libérales). 35% d’entre eux ont plus de 60ans.
Combien ce marché représente-t-il ? 1,92 million de français y sont abonnés. Le secteur a connu une croissance de 105% par rapport à 2008 (AESP) et a généré l’an dernier un chiffre d’affaire de 77millions. De plus depuis 2005 150 000 postes ont créés dans ce secteur. Enfin les services à la personne représentent 20% du marché sur le bassin de l’emploi (c’est-à-dire environ 1000 offres).
Un secteur qui recrute, avec des exigences
Que ce soit pour la famille (garde d’enfants, soutien scolaire) ou pour la vie quotidienne (comme le recours de plus en plus banalisé à une femme de ménage, à de l’assistance informatique ou à des services aussi variés que le jardinage, bricolage ou les services aux seniors et personnes handicapées) la création d’entreprises dans le service à la personne a augmenté ces dernières années proportionnellement aux besoins dans ce domaine.
Toutefois pour ce qui est de trouver un emploi dans ce secteur les prestataires ont du mal à recruter; l’offre est plus importante que la demande car l’exigence en qualification est un gage de sérieux et de qualité des prestations et ne saurait être écartée. Les personnes sans formation ni expérience peinent à trouver preneur car elle ne peuvent qu’arguer de leurs capacités d’adaptation et sont en concurrence avec des milliers d’autres demandeurs d’emploi plus qualifiés.
De plus il y a beaucoup de demandes en contrat à durée déterminée ou en temps partiel, ce qui accentue cette inadéquation entre la demande et l’offre d’emploi dans le secteur.
Une aide gouvernementale au développement des activités de services à la personne
Une TVA à 5,5% ainsi que les dispositions fiscales actuelles (CESU) rendent plus accessibles les prestations de services à la personne, et le développement de nouvelles structures dans ce secteur s’en trouve facilité. Toutefois notamment pour les personnes âgées en situation précaire ces exonérations ne sont pas suffisantes et il arrive que le Secours populaire soit leur recours par défaut.
Des limites à l’essor du secteur
En France il existe actuellement des centaines de millier de structures de services à domicile, et chaque jour au minimum une nouvelle structure se crée; il est de plus en plus difficile pour les particuliers de s’y retrouver (sauf pour ceux qui ont recours à nos services !).
Certains analystes pensent que la concurrence permettra de réguler ce marché en éliminant les organismes proposant des services de qualité médiocre, ce qui est à double tranchant car des dynamiques locales pourraient s’en trouver freinées.
Il faut également pointer le risque d’une forte concurrence associée à une baisse des dotations à l’heure où celles ci sont remises en question par le Conseil Général car cela pourrait entraîner un déclin de 8% de toute l’activité.